En consultation les calories ne m’intéressent pas.
Cela ne veut pas dire que je ne m’en sers pas, elles sont un des outils de travail de la diététicienne, mais donner un régime exprimé en calories est pour moi un non sens.
Pourquoi ?
D’abord il faut savoir que les calories représentent une valeur énergétique calculée artificiellement grâce à un appareil appelé bombe calorimètre.
La valeur proposée par l’appareil ne tient donc pas compte des modes d’action biologique et biochimique de notre tube digestif, ni de la manière dont nous nous alimentons (l’association entre les aliments, le contexte environnemental au moment de l’ingestion…).
Donner un nombre précis de calories à ingérer par jour à une personne en lui disant que c’est ce qu’il lui convient est particulièrement risqué.
Un des risques majeurs est de déclencher un comportement anormal vis à vis de la nourriture.
‣ Certaines personnes peuvent devenir rigides sur le chiffre à ingérer quotidiennement et développer une obsession du calcul, une obsession de la maîtrise absolue de ce qu’elles ingèrent par jour.
‣ D’autres risquent de choisir de manger déséquilibré tout en respectant le nombre de calories quotidiennes pour ne pas grossir. Par exemple, manger une tablette de chocolat au détriment des fruits, du pain, ou du poisson, de la journée.
Il est évident que cette technique est incohérente sur le plan santé comme pour la maîtrise du poids.
‣ Un autre risque est celui est celui de développer des incohérences comme compter les calories des légumes et les limiter, alors que ceux sont les aliments qui, par excellence, ne font pas grossir et protègent notre santé.
‣ Enfin, compter les calories pousse souvent à exclure certains aliments de l’alimentation alors que tous les aliments sont bons, l’équilibre est une question de quantité et de fréquence.
Ce qu’il faut savoir :
‣ La liste des ingrédients est plus intéressante que les calories. Elle vous dit ce que vous mangez réellement.
Exemple . Si vous vous apercevez qu’une tranche de pain est très calorique, regardez les ingrédients. La présence d’huile vous indique que ce que vous avez dans les mains ressemble à du pain mais n’en n’est pas.
‣ L’association entre les divers nutriments (protéines, glucides, lipides) et la présence de fibres influent fortement sur la digestion et du même coup sur leurs modalités d’absorption et d’utilisation par le corps.
Pour conclure :
Je veux rappeler que manger un acte naturel, que nous mangeons des aliments, pas des chiffres, et que penser à l’impact d’un aliment en dehors du tube digestif et des interactions possibles avec d’autres aliments est incohérent.
D’autre part il ne faut jamais oublier que manger est un plaisir, l’un des premiers de notre vie, lorsque nourrisson en souffrance, nous recevions l’apaisement du lait maternel au moment de la tétée.
Plaisir, naturel et bon sens doivent donc être les mots d’ordre pour bien s’alimenter.
Les chiffres n’ont pas leur place dans ce schéma là, ils sont et doivent ne rester qu’un outil de travail.